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304                     LE MONUMENT

bien accueillis par elle, puisqu'il s'agissait d'honorer ceux
qui étaient tombés pour la défense du pays, défense à
laquelle elle s'était si complètement consacrée.
    Grâce au concours de nos corps élus, une somme de
80,000 fr., votée sans débats, vint immédiatement s'ajou-
ter à la souscription première, et la Municipalité lyonnaise,
poursuivant l'œuvre si bien commencée, put dès lors s'en-
quérir des voies et moyens nécessaires à sa réalisation.
    Une première objection se présentait : quel serait l'em-
placement choisi? Les avis étaient partagés. Les uns vou-
laient le Monument placé bien en vue, au milieu d'un vaste
espace et à proximité d'une des grandes voies d'arrivée à
Lyon. Il devait tout d'abord frapper les regards des voya-
geurs dès leurs premiers pas dans la Ville et former une
entrée grandiose, une sorte de frontispice à la porte prin-
cipale de la cité. Le choix de la place Perrache s'imposait
à cette combinaison. En effet, l'érection du Monument sur
le rond-point de la place semblait tout indiqué ; l'entourage
de l'ancienne fontaine des Jacobins, avec ses balustrades de
pierre et ses motifs allégoriques l'entourait déjà et paraissait
bien à sa place. C'était un cadre tout trouvé pour le monu-
ment à élever.
   Mais si attrayant à première vue que paraissait ce projet,
il ne résistait pas à la critique. Avec la somme de roo,ooo fr.,
fixée pour la dépense, il n'était pas possible, quel que fût
l'édifice proposé, de lui donner un caractère et une ampleur
suffisante pour'la vaste place qui devait le recevoir. Réduit
à des proportions exiguës, le Monument perdait tout carac-
tère et l'effet que l'on voulait atteindre était complètement
manqué.
    D'autres alors, et c'était le plus grand nombre, propo-
sèrent, après diverses combinaisons, de l'édifier à l'autre