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27O LE DERNIER DES V1LLER0Y plût au Roi de devenir Conquérant. Combattant sous ses yeux, il fut toujours suivi de la Victoire qui semblait atta- chée au char de ce prince. S'il a été moins heureux, com- battant pour lui, loin de lui (doux euphémisme !) il a tou- jours retrouvé à ses pieds plus de bonheur et plus de gloire qu'il ne croyait en mériter et qu'il n'en avait en effet perdu. » N'est-ce pas dire que plus il a été battu, plus il a été récompensé, loué, flatté et que l'accueil du roi et les hon- neurs compensaient largement la honte de ses défaites ? Si la pensée n'est pas très claire, il semble cependant qu'on va la comprendre ! et qu'on s'étonne ensuite si les héros, comme les Rois, deviennent si souvent sots, irréflé- chis, orgueilleux et arrogants ! Est-ce leur faute et sont-ils bien profondément coupables ? « ... Revenu au milieu de nous, en 1721, il nous a donné l'exemple des vertus qui étaient alors son seul soutien... » Et c'est de Villeroy qu'on parle ! « ... Il ne succomba qu'à la vieillesse et il a fini le 18 juillet 1730, laissant un roi qu'il a eu le bonheur d'éle- ver, qui ne sait pas seulement forcer ses ennemis à !a paix, par ses victoires, la leur donner au milieu de ses triomphes (c'est de Louis XV qu'il est ici question) mais qui jouit encore de la gloire inouïe de voir l'Europe entière applaudir à la justice de ses armes après avoir admiré sa modéra- tion. » Ce dernier mot est là sans doute pour rappeler le lâche abandon de nos colonies ; nos colonies ! simples pro-