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88              L'AMPHITHÉÂTRE DE LUGDUNUM

comme nous l'apprend notamment la célèbre inscription
de Thorigny (33). D'ailleurs, n'est-il pas naturel que les
fêtes du Condat attirassent, chaque année, une grande
affluence d'étrangers dans la colonie elle-même, et que des
jeux publics fussent donnés en leur honneur?
   C'est donc bien dans l'amphithéâtre colonial qu'a dû se
passer, comme le premier, le second acte du drame san-
glant, dont il nous reste à rappeler le souvenir.
   Cette fois, quatre victimes sont livrées aux bêtes féroces :
Alexandre, médecin de Phrygie, qui s'était révélé chrétien
pendant le dernier interrogatoire des martyrs; Blandine,
qui avait survécu au supplice du premier jour; Ponticus,
jeune enfant de quinze ans, dont la présence dans l'arène
soulève plus d'un problème, et enfin, Attale de Pergame,
qui n'avait fait qu'apparaître deux mois plus tôt dans l'am-
phithéâtre, et que la condamnation aux bêtes, prononcée
par l'empereur, dépouillait, en le rendant esclave de la peine
(servuspcena), de tous ses privilèges de citoyen romain (34).
    Ces derniers jeux remplirent deux journées entières. Le
premier fut réservé à Attale et à Alexandre, et l'on vit se
dérouler de nouveau la série des tourments prodigués aux
martyrs de l'arène. Après les morsures des bêtes, les sièges
de fer rougis au feu; puis, quand toutes les tortures sont
 épuisées et que la victime respire encore, le dernier coup
 d'épée qui vient mettre un terme à ses souffrances.



   (33) Aug. Bernard. L'Autel d'Auguste et la nalion.ililégauloise, p. 90.
— Fustel de Coulanges. Histoire des institutions politiques de l'ancienne
France, p. 121.
   (34) Quicunque in Ludum venatoriuin fuerint damnati, videndum est
an servi peena: efficiantur    Et magis est, ut lu quoque servi effi-
ciautur (Ulpien, 1. 8, § n , De pœnis, D. 48, 19).