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                        ET SA FAMILLE                       361

   « ART. VII. A M. Isez, chirurgien, pour une saignée,
au mois de septembre 1739, à l'occasion d'une chute que
ledit seigneur fit de son lit; quittance du 19 février 1740.
24 livres. »
   Ce n'était pas cher pour l'émotion causée à la famille et
au noble enfant par cette chute du haut d'un lit. Quel mal-
heur eût pu s'en suivre ! Nous entendons d'ici les cris de la
domesticité et nous en frémissons ; pauvre marquis !
   Peut-être une poignée de verges eût-elle suffi; on ne
s'en servit pas.
   On saigna et la famille paya sans hésiter, car en marge
de chaque note, on lit d'une autre écriture : Alloué.
   Ici finiront nos emprunts que nous aurions pu prolonger
à l'infini ; mais, sans doute, en avons-nous assez dit pour
montrer l'intérêt que porte en lui le manuscrit de la ville
de Lyon. Dans ses trois cents pages, on trouve un reflet de
la société d'alors, si cruellement décrite par Saint-Simon,
mais l'inventaire des Villeroy ne donne pas une indication,
pas un mot dont on puisse se servir pour combattre ou
contredire le terrible justicier.
   La société française, la société de la Cour était bien finie.
Les vertus guerrières de la noblesse ne brillaient plus qu'iso-
lément et de loin en loin. On les retrouvait parfois, avec
la sagesse, l'ordre et l'économie dans quelques châteaux de
la province, au fond de certaines contrées isolées, loin des
grands centres ; mais à Paris, mais à Versailles, la corrup-
tion était d'autant plus grande que les exemples funestes
venaient de plus haut.
   Ne craignons pas de porter le scalpel sur les plaies hon-
teuses du pays; c'est seulement ainsi qu'on peut les guérir.
   Nous ne savons si le jeune Gabriel-Louis sut s'affranchir