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                         PIÈCES JUSTIFICATIVES .                          45
   Ne connaissant pas les environs d'Autun, je ne sais trop ce qu'on
doit dire des localités assignées à la défaite des Helvètes. Il faut se défier
des tombelles et sépultures qui ont été faites avec art parce qu'elles ne
peuvent être un travail opéré à la suite d'une grande bataille où l'on a
toujours hâte d'ensevelir les morts après les avoir totalement
dépouillés.
   Que reste-t-il sur les champs de bataille modernes quelques années
après l'événement? à peine quelques projectiles et débris d'armes
enfoncés dans le sol, et quelques fosses où les ossements se décom-
posent plus ou moins rapidement selon la nature du terrain.
   Durant cet été, une mission officielle dans le Jura-Bernois, m'a fait
faire plus de 200 lieues à pied, d'une commune à l'autre, et m'a fourni
l'occasion de vérifier mes recherches primitives et d'en faire de nou-
velles. Aussi, ai-je retrouvé des preuves multipliées de l'occupation de
cette contrée dès la plus haute antiquité et des soins qu'ont pris les
Romains de la fortifier, même dans des localités qui passent actuelle-
ment pour inaccessibles.
   J'ai de même recueilli de nouveaux renseignements sur l'âge du fer
et découvert plus de 160 emplacements sidérurgiques d'époques
diverses, remontant pour quelques-uns fort au-delà des temps romains.
J'ai déterré des fourneaux encore presque tout entiers et de forme in-
connue et je prépare un mémoire sur ce sujet.
   Je viens d'en écrire à M. le professeur Fournet qui, je présume, doit
être renpé à Lyon. Il y a là un sujet d'études fort intéressant, mais
long^ét dispendieux pour un particulier. Ces établissements sidérur-
giques sont dispersés dans les montagnes inabordables en hiver et
 toujours éloignées de quelques lieues de mon domicile.
   Je vous suis fort reconnaissant des offres obligeantes renfermées
dans votre lettre, je ne me permettrai de les accepter qu'avec la plus
grande discrétion, sachant qu'il n'est pas toujours facile de faire des
commissions à Paris.
   Je connais plusieurs personues dans la capitale et mon frère y est
établi depuis plus de 40 ans, rue du Louvre, 2.
   Veuillez bien, très honoré Monsieur, agréer l'expression des senti-
ments les plus respectueux de
       Votre très humble serviteur,
                                                           Q.UIQ.UEREZ.