Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
              DE RESTAURATION A L'iLE-BARBE               443

 s'ouvrait aux cérémonies religieuses, il semblait à ce
 croyant d'un autre âge voir revivre encore, pour une heure,
le temps où les vieux moines priaient sous ces voûtes
antiques.
    Un jour, — c'était au mois de juillet 1886, — que
M. Sarsay m'avait invité à lui rendre visite à l'Ile-Barbe, je
compris bien vite, au plaisir qu'il éprouvait à me montrer
ses richesses archéologiques, tout le bonheur que cette
œuvre de restauration avait dû causer à ce vieillard, dont le
cœur était demeuré si jeune. Faut-il s'étonner, dès lors,
que cette œuvre, dernière joie de sa longue existence, lui
fût si chère? Aussi, dans son testament, où sa foi de chré-
tien se révèle toute entière, pendant qu'il s'oublie lui-
même, en se réservant les funérailles du pauvre, songe-t-il
à son avenir, en léguant à l'Archevêché de Lyon tout ce
qu'il possédait de l'ancienne abbaye.
    Lui, si versé dans notre histoire religieuse, il n'ignorait
point, en effet, qu'au siècle dernier, l'Ile-Barbe était réunie
aux possessions de l'église primatiale et que le cardinal de
Tencin y avait établi la maison de retraite des prêtres âgés
ou infirmes. En mourant, M. Sarsay aura donc ainsi
emporté dans la tombe la double satisfaction d'avoir
pu rendre à ses anciens possesseurs une partie du vieux
monastère de Saint-Martin, et d'assurer, pour longtemps,
la conservation de ces monuments, auxquels il avait consa-
cré les dernières années de sa vie.

                                         A. VACHEZ.


                   —wwwWWWWvw