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26 LE DERNIER DES VILLEROY Mais, au fait, cette famille idolâtrée qui était-elle ? D'où venait-elle ? Comment ses membres étaient-ils devenus nos gouverneurs, nos chefs, de père en fils, sans lacune, pen- dant deux siècles, sans aucune interruption, de 1608 à 1793 ? ( a ) . En étudiant notre si curieux manuscrit, en nous trouvant au milieu d'une si grande quantité de Neufville, d'Halin- court, de Lesdiguières, de Créquy, de Mandelot, de Harlay, de princes lorrains, de ducs de Retz, nous avons voulu remonter aux origines premières de cette maison, curiosité permise, et peut-être quelques-uns de nos lecteurs ne seront-ils pas fâchés de voir, en un tableau rapide, passer ces hommes, adorés jadis, plus que discutés aujourd'hui et dont nous allons faire le triage avec une sévère impartialité. Nous l'avons dit déjà ; plusieurs ne furent ni sans gloire ni sans haute valeur. Il faut bien l'avouer, leur berceau avait été obscur. Ils étaient originaires de Normandie, et leur premier nom avait été Neufville, tout court. Au xme siècle, ils avaient été bourgeois de Paris. Quand ils furent montés plus haut, on éprouva le besoin de les faire venir de Flandre et de leur donner une origine illustre comme à tant d'autres. Cette (2) Pour compléter notre étude sur la famille de Villeroy, voir l'ou- vrage de M. Grisard : Documents pour servir à l'histoire des Carmélites de Lyon. Lyon, Pitrat aine, 1887, in-8°, planches et figures. Ce savant ouvrage, paru pendant que notre manuscrit était à Paris, à la recherche d'un éditeur, est plein de faits, de noms et de dates qui nous avaient échappé ou que nous avions eu grande peine à recueillir en faisant notre travail. Nous en félicitons de tout notre cœur notre heureux rival, dont le livre restera classé parmi les meilleurs sur l'his- toire de Lyon.