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               LE MONUMENT DES ENFANTS DU RHONE                .   303

       Après toutes les surprises d'une guerre néfaste, l'on
    éprouvait le besoin de se reconnaître. Les combattants,
    ceux qui avaient supporté toutes les rigueurs de l'année
    terrible, se retrouvaient. Les souffrances communes, les
    privations de toutes sortes les avaient réunis. De là, l'ori-
    gine de ces Sociétés patriotiques où se conservent, avec le
    sentiment élevé de la Patrie, le souvenir des jours sombres
    de l'invasion, le culte des Morts et l'espoir dans l'avenir.
       C'est là que devait naître et se développer l'idée d'élever
    un monument « à la gloire des Enfants du Rhône », car,
    dans la lutte où nous devions fatalement succomber, nos
    légionnaires, nos mobiles, nos volontaires, tous ces soldats
    improvisés avaient énergiquement combattu, opposant à
    l'envahisseur une résistance souvent glorieuse, ne désespé-
    ranrjamais, luttant encore, lorsque accablés parle nombre,
    il n'y avait plus qu'à déposer les armes.

'       Ce ne fut cependant que huit ou dix années après la
    guerre, alors qu'une de nos Sociétés patriotiques les plus
    importantes, celle des « Légionnaires du Rhône », était
    solidement constituée, que l'on pensa à mettre à exécution
    l'idée, depuis bien longtemps arrêtée, de l'érection du
    Monument. Une souscription fut ouverte par ses soins,
    elle produisit 20,000 francs (1).
   Il n'était pas possible de songer, avec cette somme, à
élever un édifice qui répondît, à l'attente de la Commission
d'initiative et qui réalisât ses désirs ; aussi, les promoteurs
s'adressèrent-ils à la ville de Lyon, certains d'avance d'être


      (1) L'idée première du Monument appartient au regretté maire du
    Ier arrondissement de Lyon, M. Deville, président d'honneur de la
    Société des Légionnaires du Rhône.