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208                  LE DERNIER DES VILLEROY

   Effrayé de cette nouvelle, affaibli par l'émotion et la
souffrance, il revint au milieu de ses chers administrés qui
aussitôt se calmèrent. Mais ces secousses avaient été trop
vives; le 3 juin, il expirait.
   Sa perte fut un deuil public et douloureux; il fut pleuré
sincèrement. Il était mort à l'hôtel du Gouvernement. Ses
entrailles furent enterrées dans la cathédrale de Saint-Jean ;
son cœur fut déposé dans l'église de Neuville qu'il avait
fait bâtir; son corps inhumé à côté de celui de sa mère, au
couvent des Carmélites, dans la chapelle des Villeroy, et
non à Saint-Jean, comme le dit M. Monfalcon (21).


  (21) Extrait du Mercure de septembre 1693 :

Funérailles de Messire Camille de Neuville, archevêque de Lyon.
   « La cérémonie commença par les Vêpres des morts, qui furent
dites solemnelle.ment le 22 de juillet. Le lendemain, Mgr l'évêque d'Au-
tun, administrateur de l'archevêché de Lyon pendant le siège vacant,
officia avec son clergé, M. le marquis' de Canaples, commandant dans
la province, accompagné de toute la noblesse, se trouva dans cette
grande assemblée, aussi bien que M. de Bérulle, intendant de la pro-
vince. Messieurs les comtes de Lyon, Messieurs du Présidial, les offi-
ciers de la ville avec les ex-consuls, les Élus, et les Trésoriers de France,
tous en corps. L'assemblée étoit encore composée de tout ce qu'il y avoit
de personnes de mérite et de distinction dans la ville.
    « M. l'abbé de Saint-Antoine et Mmc la princesse de Wirtemberg
furent de ce nombre. Le Père de Colonia, l'un des deux professeurs
de rhétorique, prononça l'oraison funèbre, et faisant trois points de son
discours, il prouva que feu M. l'archevêque de Lyon, avoit eu la fidé-
lité d'un sujet, le génie d'un grand ministre et le zèle d'un saint prélat.
Tout éloquent et tout délicat qu'étoit cet éloge, il plut encore davan-
tage par la sincérité des louanges qu'il contenoit, que par les pensées
brillantes et les tours vifs qui le remplissoient. L'applaudissement qu'il
a reçu et l'empressement qu'on a marqué de le voir, ont obligé le Père
de Colonia à le donner au public. »