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SOUVENANCES DE 1828 A 1848 I75 Pendant ce temps-là , leur jeune frère Achille (devenu depuis baron,et père de la princesse de Sa.... toujours d'aprè l'almanach de Gotha), naviguait loin du boulevard, sur la Méditerranée et l'Océan, avec l'architecte Lebas, pour ramener, d'Egypte à Paris, l'obélisque de Louqsor, qui devait être élevé sur la place de la Concorde (voir l'inscrip- tion), aux applaudissements d'un peuple immense de badauds, qui ne comprenaient pas que les moyens d'exécution pré- parés étaient dix fois plus forts et dix fois plus dispendieux qu'il ne fallait pour assurer le succès de l'entreprise, et jeter de la poudre aux yeux. Un autre salon, si je peux l'appeler ainsi, m'a laissé des impressions qui ne sont ni ordinaires ni banales. En 1844, j'avais fait un voyage en Angleterre et en Ecosse ; n'étant pas seul, j'avais dû me borner à voir le pays, sans pouvoir étudier les mœurs des habitants, si ce n'est celles des aubergistes, qui sont à peu près partout les mêmes* et peuvent se résumer par ce ternie de musique crescendo. L'année suivante, 1845, l'occasion s'est présentée, à Paris même, de réparer cette omission ; ce que j'ai toujours appelé mon second voyage d'Angleterre Cintra tnuros Luteciœ). Au bal des Tuileries j'avais remarqué deux grandes misses belles et blondes avec toute la fraîcheur et tout l'éclat tra- ditionnels des filles d'Albion ; leur mère, encore jeune, n'avait pas du tout le type ordinaire de cet emploi. Ces dames, seules, paraissaient fraîchement débarquées et fortement dépaysées ; je l'étais un peu moi-même au milieu de cette foule cosmopolite et chamarrée, dans cette magni- fique salle des Maréchaux du pavillon de l'Horloge, dont il