Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
416                      SAINT AVITE.

ment celui d'Epaone, en 517; il y fait prévaloir les déci-
sions les plus modérées et les plus tolérantes; il restaure et
bâtit plusieurs temples ; il rachète un grand nombre de pri-
sonniers ; en ces temps de guerres incessantes, l'esclavage
était la condition des vaincus ; le parti vainqueur rentrait,
après chaque expédition, chargé de butin et poussant de-
vant lui un troupeau de captifs, femmes, enfants, vieillards,
pères ou fils de famille, tous enlevés a leur patrie, arrachés
à leurs affections ; en 494, l'évêque devienne s'unit àSyagria
et a Ennodius de Pavie, pour briser les fers de tous les Lygu-
riens amenés dans les Gaules par l'armée de Gondebaud ; sa
correspondance avec le préfet des Gaules, Libère, et les
évoques d'Italie, nous le montre toujours heureux de n'être
point trouvé indigne de coopérer à ce ministère de charité ;
il devient bientôt, avec saint Rémy de Reims , et saint
Césaire d'Arles, l'oracle de l'Eglise gallicane ; l'autorité de
son nom s'étend par tout l'Occident et sait même se faire
accepter jusque dans les dernières extrémités de l'empire
grec.
   Tel fut le rôle de l'évêque ; quant à celui de l'homme d'É-
tat, s'il est possible de séparer ces deux choses dans un
siècle, où la vie religieuse et la vie civile étaient si étroi-
tement unies, dans les fonctions episcopales surtout, il n'est
pas moins glorieux.
   Après avoir longtemps supporté avec une grande dignité
les injustes préventions du roi Gondebaud, enfin mieux
connu de ce prince, il acquiert toute son estime et toute sa
confiance ; toujours fidèle à son roi, il ne l'abandonne pas
dans ses revers ; il le suit dans Avignon après sa défaite ,
et il profite de ses amicales relations avec Aurélien, confi-
dent de Clovis , pour nouer les négociations qui doivent
rendre bientôt au malheureux Gondebaud la paix avec les
Francs et la possession de son royaume ; il éclaire et adou-