Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
410                              POÉSIE.

       «   Pour moi, que n'ai-je fait d'assez longues études !
       «   Je voudrais m'occuper de ce point important,
       «   Et je renoncerais d'emblée aux travaux rudes...
       «   Mais je suis d'un goût simple, et je serais content

      «    Si comme le grillon j'avais ma maison prête,
      «    Si comme la fourmi j'avais mon grenier plein,
      «    Si comme un papillon je pouvais, à ma tête,
      «    Aller de fleur en fleur faire le patelin ! »

      Le grillon l'écoutait, caché dans la mélisse;
      Bien vite il raconta la chose à la fourmi,
      Qui courut, trébuchant de calice en calice,
      L'apprendre au papillon, son vieil et bon ami.

      Ce fut une gaîté bruyante, intraduisible !....
      Le pauvre laboureur les amusa si fort
      Qu'ils vinrent à la fois voir cet homme risible
      Qui s'avouait, sans feinte, envieux de leur sort.

      — Il faut une leçon, dirent-ils, à ce drôle.
      Allons à lui, marchons, parlons bien, par ma foi !
      Le grillon commença : — « Quel sot maître d'école
      « A donc fait un élève aussi simple que toi ?

      «    Tu voudrais ma maison ? c'est moi qui l'ai creusée ;
      «    Ce n'est pas sans effort qu'on creuse une maison :
      «    J'ai travaillé longtemps dès l'aube, à la rosée...
      «    Fais de même que moi, travaille, mon garçon ! »

      Ce grillon incivil n'avait pas la voix douce
      Plus polie, à son tour, arriva la fourmi :
      « Quand tu me vois trotter, dit-elle, dans la mousse,
      « C'est que je vais chercher pâture, mon ami !

      ( Il faut du temps, des soins, des soucis, de la peine,
      <
      ,
      « Pour mettre en mon grenier l'insecte avec le ver.