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                                RÉFUTATION.                               408
lni-même : o Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, j'appré-
« ciais comme un enfant, je pensais comme un enfant ; mais homme fait,
« j'ai rejeté ce qui était de l'enfant. » 1" aux Corinthiens, XIII, 1 1 . En
effet, saint Jérôme, dont nous, avons publié cinq textes formels, est le Père
qui revient avec le plus d'instance sur l'authenticité du voyage de saint
Paul en Espagne, après saint Jean Chrysostôme.
   4° Il nous reste enfin à réduire à néant la prétention qui fait contredire
par saint Thomas d'Aquin le voyage de l'Apôtre. Pour avoir atteint ce but,
il suffit d'ouvrir la vie de l'Ange de l'Ecole, par le savant P. Touron , et
d'y lire, p. 535 et suiv., que les commentaires sur les Epîtres de saint Paul,
mis sur le compte de saint Thomas, ne peuvent être êtes ni attribués à ce
Père, faute de preuves suffisantes de part et d'autre. D'ailleurs le texte
invoque par notre contradicteur est dans le même sens que celui de saint
Gelase (1) et s'explique de la même manière, alors surtout que le
commentaire sur l'épître aux Galates se déclare nettement pour le voyage.
(Voir la Semaine religieuse, page 57). Ainsi s'écroulent les montagnes de
carton qu'entassait les unes sur les autres notre Encélade de la critique.
   Le paléographe, niant le voyage de saint Paul en Espagne, se gausse à
plus forte raison du passage de l'Apôtre à Lyon. A ce propos nos témoi-
gnages sont illusoires et quelquefois ridicules, prétend-il, nous citons un mé-
chant manuscrit du temps d'Henri IV, où il est dit que saint Paul, pendant son
séjour à Lyon, fonda l'abbaye de Saint-Pierre, dont il aurait dédié lui-même
l'église sous le vocable de son compagnon dans l'apostolat.
   Le cynisme est ici poussé à son comble, et 1' effronterie ne dénatura jamais
plus fortement le sens d'un passage. Voici les termes du manuscrit
dont le titre est : Instruction de la fondation de Saint-Pierre :
   « Les auteurs qui attribuent la fondation du monastère Royal Sainct Pierre
à Sainct Ennemond, ont erré faute de s'estre instruits ; ayans suivy les
sentimens les uns des autres sans se piquer de rechercher la vérité ;
    « Car dans un Inventaire fort ancien des vieux filtres dudit monastère
est faict mention d'un vieux manuscript dans lequel est porté que saint Paul
fit bastir un oratoire dans les antours de la cité de Lyon, entre les fleuves
Rhodanum et Àrarim, soubz le vocable et à l'honneur de St Pierre , son
compaignon ; où s'establirent incontinent après des filles vierges qui
servoient assiduellement Dieu et avoyent soing des lampes et luminaires
devant l'autel du Seigneur (2). »

  (1) Commentaire sur le XV e .chapitre de VÉpître aux Romains.
  (2) Si quelqu'un s'étonnait de voir saint Paul élever un oratoire à saint
Pierre, du vivant même de ce dernier, nous repondrions avec les propres
paroks de Benoît XtV. Ce savant pape, dans son traité de (a canonisation,