page suivante »
C1AUDE DE SAINT-GEORGES. 373 Toute la ville s'aperçut bientôt de l'assiduité du peuple dans les églises. Les cabarets, les jeux publics, les promenoirs au dedans et au dehors, où, les jours de fêtes, un peuple im- mense se délassait du travail de la semaine, furent désertés. Les sujets des sermons, pendant la première semaine, fu- rent sur les grandes vérités du salut. L'impureté, la vie molle, les inimiliés, l'avarice et la médisance furent les sujets trai- tés la seconde semaine. On commença le lundi par le pardon des injures. Pour faciliter les réconciliations qui devaient être un des principaux effets de la mission, on établit deux bureaux, l'un à l'Archevêché l'autre à l'Hôtel-de-Ville, composés chacun de six personnes, savoir : deux ecclésiastiques constitués en di- gnité, deux gentilshommes ou officiers du Prèsidial, un avo- cat et un marchand. Ces deux tribunaux furent ouverts tout le jour, et durant trois semaines, on y termina plus de diffé- rends qu'on en aurait expédié durant plusieurs années dans les justices ordinaires. Ce fut au commencement de la troisième semaine que se fit la communion générale des femmes. Les dames de condi- tion briguèrent à l'avance l'honneur de porter la croix. A la procession, toutes marchèrent la tête voilée, d'un pas lent et grave, un flambeau de cire blanche à la main, sans ,choix, sans distinction, sans préséance, associées indifféremment avec les premières qui se présentaient. Les dames de Belle- cour voulurent que leur communion générale ^e fît dans leur paroisse d'^inay, qui n'avait pas été désignée pour les exercices, ù cause de son éloigneraient. Cette communion fut précédée d'une procession où .elles assistèrent toutes-. « L'exem. « pie d'une illustre princesse (1), qui voulut y assister aussi, (13 M. l'abbé de S. croit avoir lu quelque part, que cette princesse est Paule-Françoise-Marguerite de Gondy de Retz, veuve du duc de Lesdiguières, laquelle mourut sans laisser de postérité le 21 janvier 1716. Je pense qu'il