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 316                        SAINT PAUL A LYON.          .

 allégués par M. Peludan et celles où son système l'entraîne invinciblement.
 Le manuscrit qui prétend que saint Paul dédia une Eglise à saint Pierre,
 rapporte deux chartes que M. Peladan cite, mal à propos, comme-inédites
 et inconnues. La premièreest évidemment celle qui est reproduite dans
 l'Histoire de Lyon du P. Menestrier, dans la Gallia Christiana et dans le
 Recueil des historiens de France ; la seconde doit être également celle que
 l'on trouve dans les mêmes ouvrages et qui fut donné par Lothairc dont le
 nom latin Hlotarius aura été transformé en celui de Clotarius par l'ignorance
 de l'auteur. Ailleurs M. Peladan voulant établir « qu'il y eut des chrétiens
 « dans notre ville bien avant que saint Polycarpe y envoyât un évoque
 « (chose fort possible) et que déjà sous Antonin notre terre lut illustrée par
 « le sang des martyrs (ce qui est absolument faux) » rappelle « que saint
 « Attale, martyrisé sous Antonin, avait apporté au pape Pie" I e r les ,épîtres
 n des martyrs de Vienne et de Lyon ; » puis il continue : « On connaît
 « les noms de plusieurs de ces victimes de la foi, n e t il ajoute enfin que
saint Pothin vint à Lyon l'an 98. Autant de phrases autant d'erreurs. Et
d'abord M. Peladan se met en contradiction avec lui-même, car, si saint
Pothin était à Lyon dès l'an 98, il s'y trouva 40 ans au moins avant les pré-
tendus martys d'Antonin qui régna de 138 à 161 ; secondement, il n'y eut
pas de persécution sous Antonin ; en troisième lieu, saint Attale fut mar-
tyrisé sous Marc-Aurèle comme personne ne l'ignore ; quatrièmement enfin,
on ne pourrait citer le nom d'une seule victime de cette prétendue persécu-
tion. L'honorable directeur de la Semaine religieuse n'a fait en cette cir-
constance que renchérir, sans preuves, sur une hypothèse du P. Théophile
Raynaud. L'auteur de VHagiologium lugdunense avait supposé, sur la foi
d'une erreur de Baronius, qu'il y avait eu des martyrs à Lyon sous Anto-
nin, mais il n'a jamais prétendu en citer les noms et, il était même si peu
certain de ce fait, qu'il compte la persécution de Marc-Aurèle pour la pre-
mière. Au surplus, l'erreur de M. Peladan provient de ce qu'il a confondu
Marc-Aurèle avec Antonin et qu'il n'a pas remarqué que c'était le premier
que le P. Th. Raynaud avait voulu citer. C'est, en effet, ainsi que les anciens
historiens latins désignent Marc-Aurèle qui porta ce nom d'Antonin comme
fils adoptif de son prédécesseur.
   Que croire maintenant d'un système historique qui ne repose          que sur
des hypothèses,' des textes vagues, des assertions fausses, qui         s'appuie
sur des anacjironismes et n'est entouré que des erreurs les plus        grossiè-
res et les plus flagrantes ? 11 n'est plus besoin de- le discuter, il   se con-
damne lui-même.
                                                  A. STEYERT.