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296                    INCURSIONS DES ROUTIERS.

ce qu'ils eussent atteint les limites qui séparent le Forez de
l'Auvergne ; mais lorsqu'ils eurent pénétré dans les monta-
gnes stériles de l'Auvergne, ruinée par les guerres précé-
dentes, ils se trouvèrent assaillis par le froid . la faim et le
fer des Français ; leur armée se débanda et rentra -à Bor-
deaux réduite des deux tiers et dans le plus profond dénue-
ment (1).
   Cette déroute obligea l'Angleterre à conclure une trêve
de deux ans, qui fut prorogée plus tard jusqu'au mois de
juin 1377.
   On lit dans la chronique du duc de Bourbon :
   « En 1377, le bon et magnagnime duc de Bourbon
ayant pris les armes avec monsieur Jean de France, duc de
Berry et d'Auvergne, contre les Anglais et leurs adhérents qui
s'étoient épanchés dans les pays de leur obéissance, les en
chassèrent si absolument et rendirent le pays de Bourbon-
nais, Forez, Beaujolais, Auvergne et Berry si paisible qu'il
n'y avoit homme qui osât faire le moindre remuement, et
ce fut alors que fut faite par les armées réunies de ces princes
une telle défaite de ces Anglais et de ceux de leur parti sur
l'extrémité de ce pays de Forez et de celui du Beaujolais,
assavoir entre Boanne et Perreux , au-près d'un pont qui
est bâti sur un ruisseau appelé de Reims (2) qui non loin
de là se dégorge dans le fleuve de Loire, que plusieurs de
ces Anglais y ayant été tués sur place et enterrés en un
champ ou territoire qui est situé sur cet endroit, le nom lui
est demeuré dans les terriers comme dans l'usage du vulgaire
 de cimetière des Anglais. »
   Je n'ai rien trouvé ni dans Froissart, ni dans aucun docu-

   (1) Mais de leur charroi qui en voull ouir nouvelles, je le vous dirai. Ils
n'en purent pas la tierce partie remettre, en la cite de Bordeaux.
                                                 FROISSART.

  (2) Rhins et non Reims'est une petite rivière et non un ruisseau.