Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
272                    INCURSIONS DES ROUTIERS.

   Jacques de Bourbon, comte de la Marche, qui commandait
les Français à Brignais, avait figuré à la bataille de Poitiers
parmi les principaux chefs de l'armée française, ainsi que le
maréchal de Audeneham qui fut prisonnier à Brignais ; qu'on
lise le récit de la bataille de Poitiers, et l'on trouvera le récit
de Froissart, sur la bataille des Tard-Venus , beaucoup plus
véridique que celui de Matthieu Villani. A Brignais, comme
à Poitiers, les mêmes fautes furent commises par les chefs des
troupes féodales ; à Brignais, comme à Poitiers, on vit quel
avantage avaient les troupes organisées en compagnies com-
me les Routiers ou les archers anglais, c'est à dire enré-
gimentées régulièrement, sur les troupes françaises dont le
commandement était divisé entre une multitude de nobles
ayant chacun sa bannière et ses vassaux , se jetant sur l'en-
nemi, chacun de son côté, sans se soumettre à un plan déter-
miné d'attaque.
   La date de la bataille de Brignais a donné lieu à de nom-
breuses controverses; on n'avait pas pu la fixer jusqu'à présent
d'une manière authentique, ce qui ajoutait une nouvelle diffi-
culté à l'étude des événements qui se rattachent à cette, bataille,
car selon qu'elle aurait eu lieu en 1361 ou en 1362, il aurait
fallu avancer ou reculer d'un an la date de ces événements.
   La plus grande partie des historiens fixe la date de la
bataille de Brignais au 6 avril 1362, d'après les Chroniques
de Saint-Denis, la Chronique de Montpellier, et l'épitaphe
de Jacques de Bourbon, comte de la Marche (1).
   Pour la date de 1361, voici quelles sont les autorités:
  Matthieu Villani, et Froissart qui dit que la batailleeut lieu :
« L'an de grâce Noire Seigneur 1361, le vendredi après les
grands Pâques, » date qui correspond au 2 avril 1361 ;
   Le père Anselme, dans ses Généalogies, dit que le comte
  (1) Voyez le fac simile de cette épitaphe dans Yffistoire des Routiers au
XIVe siècle, par M. Allut, et les explications qu'il donne à ce sujet.