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OBSÈQUES DU DOCTEUR ROUGSER. 257 res, respire tout ensemble la philanthropie éclairée qui fait l'honneur du siècle, et la charité chrétienne qui fait la force de tous les siècles. . Il a été donné a son père de siéger au milieu de nous dans ce moment solennel, et il a pu voir la main de ses confrères offrir la couronne à son fils. Il a entendu les applaudisse- ments sympathiques qui se plaisaient a saluer deux généra- tions dans un seul nom ; nous avons vu de douces larmes se mêler aux justes tressaillements de la fierté paternelle. Ce fut sa dernière joie... Deux mois sont a peine écoulés et cette fête triomphale s'est changée en pompe funèbre. Mais la bénédiction de Dieu demeure sur le fils qui_a consolé les amertumes de son père, et le père lui-même a dû quitter la vie avec moins de regret, car il laissait à de dignes mains cet honneur héréditaire du nom qui est la plus douce des perpétuités de la terre. Hélas ! que ces perpétuités sont vaines ! et après tant de coups redoublés, comment ne pas s'incliner devant les aver- tissements d'en-haut?... En voyant tant de lumières éteintes, tant d'amitiés bri- sées, tant d'espérances évanouies, courbons nos adieux vers la tombe de celui qui nous fut si cher, puis élevons nos re- gards.... i Gardons notre amitié aux siens, notre fidélité a sa mé- moire ; souvenons-nous de ses vertus comme de sa fin , et méritons de le revoir à l'immortel rendez-vous.