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•182 AUTEL D'AUGUSTE A LYON. du canal au Nord et au Midi. Ces deux murailles d'une cons- truction peu ancienne et de cinq pieds d'épaisseur étaient éloignées l'une de l'autre de soixante pieds, donnant ainsi la largeur du canal précisément la même que celle de la cour de l'Hôtel de ville (1). Artaud avait déjà cru reconnaî- tre les mêmes traces sur la place des Terreaux. Quant aux maçonneries qui, plus tard, ont été découvertes dans les fon- dations des bâtiments occupant l'emplacement de l'ancienne boucherie des Terreaux, ainsi que les énormes pierres de taille rencontrées a trois mètres de profondeur sur l'ancienne place de la Boucherie, elles ne pouvaient appartenir aux murs de ce canal. Quelques auteurs avaient affirmé que le canal des Ter- reaux déviait du côté du Midi, vers l'ancienne rue du Bessard. Nous en avons eu la preuve par la découverte d'une mosaï- que antique trouvée, en 1856, sur l'emplacement et dans les fondations de la maison construite à l'angle de la rue d'Oran et de Constantine. Cette mosaïque ne pouvait qu'ap- partenir à une habitation existante sur le côté nord de ce canal qui devait parconséquent incliner du côté du midi. Nous venons de voir que les deux murailles qui conte- naient les eaux du canal dans un espace de soixante pieds, non seulement n'étaient point antiques, mais que cet ou- vrage ne paraissait pas fort ancien : Ces massifs de murailles étaient, composés de gros cailloux et de quelques pierres de Couzon liés avec un ciment grisâtre très-dur, ce qui prouve d'une manière incontestable que ce travail a été exécuté au moyen âge à une époque où l'espace venant à manquer, on a songé a resserrer le lit de nos rivières ainsi que les diffé- rentes communications qui existent entre elles, afin de pou- voir élever un plus grand nombre d'habitations. Nous en (1) Artaud, Lyon souterrain, pages 194 et 195.