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 480                   AUTEL D'AUGUSTE A lAlhN.

 de la colline Saint-Sébastien, c'est-a-dire, au lieu où est au-
jourd'hui la place des Terreaux, ainsi que nous allons le
 démontrer par des preuves matérielles bien établies.
    Nous ferons d'abord remarquer que le gravier du Rhône
 se retrouve sur toute l'étendue de la partie basse de notre
ville, ce qui est constaté chaque fois que des tranchées y sont
ouvertes pour des constructions, et prouve que dans les
temps antérieurs à la fondation de Lugdunum tout l'espace
compris aujourd'hui entre le Rhône et la Saône était entiè-
rement recouvert parles eaux.
    Cependant, avec les siècles, les graviers et les alluvions
s'amoncelant, quelques îlots se formèrent, s'agrandirent et
se trouvèrent assez élevés pour y recevoir des habitations.
    Au temps de la fondation de notre ville par Plancus, ces
îles se trouvaient au nombre de quatre, très-inégales en im-
portance et en élévation. La première commençait à partir
du quartier des Terreaux où existait le premier point de jonc-
tion des deux rivières et se terminait a la rue Dubois où les
eaux se réunissaient de nouveau. La seconde comprenait
l'espace compris entre la rue Dubois et la caserne de la
gendarmerie sur l'emplacement de laquelle était un passage
duRhône(l). La troisième était formée par le quartier d'Ainay,
et la quatrième par celui de Perrache ; après cette dernière
 le, les eaux des deux fleuves se réunissaient définitive-
ment (2).
   Les traces de ces diverses communications entre nos deux
fleuves se reconnaissaient encore facilemement parla dépres-
sion du sol sur leur emplacement avant que le percement

   (1) Artaud, Lyon souterrain page 149.
   (2) L'île Mognat (quartier Perrache) devait être fort peu élevée au-dessus
des eaux, car on n'y trouve guère de débris antiques. Les remblais qui
l'ont mise au niveau des autres parties de la presqu'île sont des XVIII e et
XIX e siècles.