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1-16                 NOTICE SUR J.-B. DUMAS.
             — « Pourquoi ne le serais-je pas ?
             « Noire femme a quelques appas,
             « Nos enfants sont gais, gros et gras,
          « Et pour nourrir les marmots et la mère,
             « Nous avons travail et bons bras.
             — « Bornons ici notre entreprise ;
        « Le remède est trouvé pour guérir le sultan. »
        On voulut dépouiller le rustre au même instant.
        Mais l'homme heureux n'avait pas de chemise.

   Pour peu qu'on feuillette le manuscrit dont il a été fait
don a l'Académie, on juge que Dumas marcherait dignement
en compagnie de nos fabulistes lyonnais Grenus, l'abbé
Reyre et Lemontey. Au moyen d'une épuration qui ferait
disparaître ça et la quelques taches ou retrancherait quel-
ques pièces trop faibles, il serait facile d'offrir de ses fables
une édition qui mériterait de voir le jour, s'il n'y avait tou-
jours à y regarder de près, comme l'auteur n'a peut-être pas
eu tout à fait tort de le penser, avant d'aller grossir la liste
décourageante de plus de deux cents fabulistes français,
embarrassés d'obtenir du public un moment de sérieuse
attention.
   Est-ce le découragement aussi, est-ce l'excès de la sévé-
rité sur soi-même, ou l'esprit d'atermoiement qui dans notre
vie laisse tant de choses interrompues, est-ce quelqu'une
de ces causes qui aurait empêché Dumas de publier son
Cours de littérature en deux volumes, ouvrage complet et
où rien ne manquait, pas même la préface ?
   Dans le dépouillement de ses manuscrits, je trouve un
écrit d'environ cent vingt pages intitulé : Charles Fourier.
Ce sont des notes sur la vie, le caractère, les habitudes, les
écrits et les poésies légères du célèbre utopiste.
   Dumas avait beaucoup connu Fourier pendant que celui-
ci , prenant dans le négoce pratique les franches coudées
qu'il ne s'est pas plus tard refusées dans le commerce ima-