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100 NOTICE SUR J . - B . DiuMAS. littérature a l'usage des dames. Enfin, dans son ouvrage capital, celui qui résume ses plus longues recherches et nous est l'indice certain de sa foi littéraire, dans l'Histoire de l'Académie de Lyon, il nous montre combien ses prédilec- tions étaient engagées dans l'institution académique, com- bien pour lui les belles-lettres se confondaient avec un exer- cice gymnastique de l'esprit, selon les règles correctes de l'art et du goût, de manière à mettre en première ligue et en saillie ce que les anciens estimaient par dessus toutes choses, l'élément un peu froid, un peu mou de la beauté. Je ne sais si par ces traits divers je réussis bien à vous recomposer la personne véritable de l'honorable Académicien ; quant a moi, il m'est apparu comme l'homme de lettres qui, avec le parfum incomparable de l'antiquité, sentait son dix-septième siècle, non sans quelque vague odeur aussi peut-être de l'esprit caustique du dix-huitième ; il m'est apparu particulièrement comme le représentant en province de la tradition classique, dorée d'un ancien et charmant rayon d'urbanité française, et j'aurais manqué tout l'effet de mon portrait si, dans ce que je viens de dire de lui, l'impression dernière n'était pas que d'un bout a l'autre de ses écrits se révèle l'homme bon par excel- lence et le moraliste indulgent et aimable. Je ne voudrais pas , au surplus , en appuyant comme je le fais sur le rôle littéraire , détacher trop Dumas de la scène publique. Quelques occasions de sa vie l'ont mis très - accidentellement en présence des routes qui sont ouvertes vers la politique, soit par le libre choix, soit par le devoir. Il convient de le rappeler pour compléter sa bio- graphie. Dans sa première adolescence, Dumas, à peine âgé de seize ans, avait pris une part assez active aux événements du siège de Lyon. Il était de ces intrépides enfants de Lyon desquels l'histoire raconte qu'ils se jetaient dans nos rues sur les