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400               DE l/EMPLACRMENT DE LUNNA.

qu'on croyait altérés devenait impossible. C'est un exemple
de plus qui vient nous apprendre combien on doit être réservé
avant de condamner le texte des manuscrits que nous a légués
l'antiquité.
   Quant à l'origine Gallo-romaine de ces ruines, il est im-
possible delà contester; les nombreuses médailles trouvées
dans les fouilles ne peuvent laisser aucun doute. La Carte,
le calcul des distances, les poteries romaines et les médailles
forment donc un faisceau de preuves qui semblent, par leur
réunion, devoir satisfaire tout homme de bonne foi.
   Mais si l'on admet les chiffres de la Carte, il faut biffer ceux
de l'Itinéraire, malgré leur accord parfait avec les localités;
déclarer que la station à'Assa Paulini a été inventée par
quelque copiste ignorant, car il ne peut venir a la pensée de
personne qu'on eût établi deux stations à 14 kilomètres et
demi l'une de l'autre; telle est en effet la distance qui sépare
Anse des ruines de Ludna.
   En présence de ces deux systèmes exclusifs l'un de l'autre
et qui tous deux s'appuient sur des titres incontestables, la
difficulté semble devenir tout a fait insoluble. C'est en
effet l'impression qu'au premier aspect on ne peut manquer
d'éprouver et que nous avons éprouvée nous même.
   Mais enfin, animé comme nous l'étions d'un vif désir de
trouver une solution, nous eûmes recours a ce que nous
regardions alors comme un moyen extrême en supposant (1)
qu'il y avait eu deux Lunna, qu'après la destruction de la
première, on l'avait rebâtie à quelque distances sous le même
nom. Nous citions a ce sujet, l'exemple de la célèbre Capoue
dont le nom a été, après sa destruction, transporté à une
ville voisine. Nous ne proposions ce moyen qu'avec la plus
grande réserve, craignant que les savants ne trouvassent

  (1) Revue du Lyonnais, août 1853-