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AU FIL DE L'EAU, par Mme Antonia Bosse. Paris, Clcrgct, éditeur,
  1898, in-8, prix : 4 francs.


   L'ode à la mémoire de Pierre Dupont, dont la La Revue du Lyonnais
a publié plusieurs passages dans sa dernière livraison, attira de nouveau
l'attention des amis des Muses sur le nom de son auteur, Mme Antonia
Bossu.
   Xous profiterons de cette heureuse circonstance pour rappeler un
joli volume de vers de Mme Bossu, An fil de l'eau, paru pendant l'été
dernier.
   Ce recueil s'ouvre par un prologue où le poète chante la Saône et
la campagne lyonnaise :

             O rives île l'Arar où uni vie est enclose,
             Que 11e suis-je, pour vous, quelque subtile vlose,
             Limpide et caressante ainsi que les flots lents
             Oui jasent à vos pieds, eu rythmes iiouchaleuls.

  Nous les retrouverons souvent, ces bords riants de la Saône. Dans
Accalmie, le soleil a dissipé les nuages amoncelés par l'orage, les
dernières gouttes de pluie, en larmes brillantes, glissent sur les feuilles
inclinées, la douce rivière un instant troublée reprend sa limpidité.

                   Sur elle court un doux frisson
                   'l'reuiblaul dans lu lumière blonde.
                   C'est, dans sou rêve, une chanson .
                   A celle clarté qui l'inonde.

  Dans Le Chaslelard de /'Islc-Barbc, l'auteur proteste contre l'odieux
badigeon et regrette
                                           celle pilliiie
                      Faite d'imprécises couleurs
                      Oui s'éleud sur toute ruine,
                      Comme le duvet sur les fleurs.

   La Crue nous montre la rivière fougueuse et menaçante, sortant de
son indolence au grand effroi des riverains.