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UIKOXIQUK i)i- MAI 1899 5)7 Tenez, voilà un groupe de vieux grognards, venus là pour réchauffer leurs rhumatismes. L'un parle de Marchand, le grand explorateur du continent africain, le héros dont notre Bresse et notre Beaujolais doivent être à juste titre si fiers. — On l'attend à Toulon à la fin du mois, dit l'un. — Le Salitl public vient d'ouvrir une souscription popu- laire à cinq francs pour lui offrir à son retour à Thoissey un souvenir superbe. - En voilà un qui ne l'aura pas volé ! — Oui, je la connais, moi, l'Afrique, ajoute le troisième, et Marchand a fait ce que personne n'avait pu taire encore. On devine à ces quelques mots que ces braves gens sont de vieux débris de nos gloires qui viennent chercher au Parc une heure de doux farniente, en berçant leurs souvenirs. Une circulaire du ministre de la guerre va leur causer un peu de joie. Il vient de décider que les musiques militaires se feront désormais entendre chaque semaine dans les hospices des vieillards. Félicitons volontiers les vieux de cette heure gaie qui leur sera donnée, pour adoucir l'angoisse des jours qui fuient sans retour, nous privant de nos meilleurs amis. Le 6 mai, en effet, nous perdons M. Félix Serre, un homme de bien dont la générosité n'avait d'égale que la modestie, à qui nous sommes rede- vables de ce nouveau centre religieux, le quartier de Notre- Dame de Bellecombe. Après une longue attente, M. Serre meurt au lendemain di l'ouverture de cette église, sans avoir la consolation de voir s'accomplir sous ses yeux le bien qu'il avait si patiemment préparé.