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388             PIERRE PU VIS DE CHA VANNES

jeune pâtre qui joue de la flûte. Au loin, sur le bleu pro-
fond des flots enserrés par un promontoire de superbe
couleur, se détachent en clair, dans la pleine lumière, des
hommes à cheval évoquant le souvenir de la frise du
Parthénon.
   L'opposition avec l'Inspiration chrétienne est marquée, et le
contraste voulu entre ces deux toiles intéresse l'œil et satisfait
la pensée. Dans un cloître fermé, des artistes de la Renais-
sance peignent des scènes religieuses, l'un d'eux a les traits
d'Hippolyte Flandrin ; un moine éclaire une lampe devant
l'image de la Vierge et dans le fond, au-dessus du mur
conventuel, une colline plantée de noirs cyprès monte
vers le ciel verdissant du soir.
    « Adoptant un système différent de ceux qui lui ont
fait créer les peintures d'Amiens, de Marseille et de Poitiers,
Puvis de Chavannes, dit Marius Vachon, étudia la consti-
tution du Palais des Arts. Il y a là une grande bibliothèque
et des musées divers. Le Musée d'Antiquités, un des plus
précieux de France, contient la fameuse Table de bronze de
l'empereur Claude, 1' « Aphrodite à la Colombe », les
mosaïques d' « Orphée », de « la Lutte de Pan » et de
« l'Amour », des fragments de temples et de palais qui
évoquent à l'imagination du public la grandeur et la puis-
sance de ce Lugdunum, qui, par son rôle politique et sa
mission civilisatrice, fut la Rome de la Gaule ; de ce
Lugdunum, père du Rhône, dont les eaux baignent
Vienne, Orange, Arles, cités d'artistes et de poètes,
ensoleillées, joyeuses, aux femmes belles comme les
cariatides de l'Erechthéion, et l'artiste peint la Vision
antique. Dans l'art lyonnais, comme dans la littéra-
ture de cette région le caractère psychologique est un sen-
timent religieux profond, mélangé de tendre mysticisme