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P1KRR1-: DUPONT 371 • Nous n'entrerons pas dans les détails de la Fête d'inaugu- ration ; ils ont été longuement décrits par les journaux quo- tidiens, nous nous bornerons à en constater le caractère d'intimité presque familiale; pas de cohue, pas de cris discordants, tout s'est passé dans une note recueillie et discrète. Il n'y avait là que des poètes, des artistes, des lettrés, ceux pour qui les gloires lyonnaises sont chères. A onze heures, le voile recouvrant la stèle, tombe ; des applaudissements saluent le buste du chansonnier et la parole est donnée à M. Coste-Labaume, président de la Commission du monument. Il s'exprime en ces termes : Monsieur le Directeur des Beaux-Arts, Monsieur le Maire, Monsieur le Préfet, Au nom de la Commission du monument de Pierre Dupont, j'ai l'honneur de remettre à la ville de Lvon, au département du Rhône, et, permettez-moi de le dire, à la France entière, le monument élevé par des compatriotes, des admirateurs et des amis, à la mémoire du grand chansonnier populaire, dont le génie rayonne bien au-delà des murs de notre cité, des limites de notre département et même des frontières du pays. Pierre Dupont, en effet, a porté sur tous les rivages, dans toutes les régions où l'on pense et où l'on rêve le renom des lettres françaises sous une des formes qui touchent le plus près à l'humanité, en chan- tant avec des accents d'une sincérité pénétrante les nobles travaux de la terre féconde qui supporte et nourrit les hommes, la poésie, les charmes et la séduction de la nature dans ses manifestations les plus grandioses et les plus humbles, depuis le sapin et le chêne aux majes- tueuses frondaisons jusqu'aux fleurettes épanouies à l'ombre des haies, jusqu'au brin d'herbe qu'argentent les rosées matinales. C'est là le secret de son universelle renommée, d'une renommée qui ne s'éteindra pas, parce que la Muse du poète a puisé son inspira-