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         UN EPISODE DE LA VIE DE THEATRE A LYON          197

époque où l'on construisit une salle de spectacle dans le
quartier Saint-Jean, à côté de l'hôtel du Gouvernement.
   Pendant le séjour de la troupe lyrique à Bellecour, il se
joua, non pas sur la scène , mais dans les coulissés, un
intermède des plus comiques, dont les Archives départe-
mentales du Rhône (série B), nous ont conservé le scénario.
C'est une plainte adressée au lieutenant criminel par un
infortuné acteur, victime de la jalousie de l'un de ses cama-
rades. Malheureusement, les Archives ne contiennent pas la
suite de cette procédure. Il eût été curieux d'entendre la
réplique de la partie adverse et de connaître les véritables
motifs de la fureur du ménage Pellettier. On peut supposer
que le plaignant ne s'est pas borné à « remarquer avec
beaucoup d'honnesteté » le bouquet de la dame Pellettier. A
cette époque, la mode était aux corsages très èchancrés, il
est probable que l'affriolant entourage du bouquet attira
bien plus vivement l'attention du malheureux Arnault, que
le bouquet lui-même.
   Dans tous les cas le plaignant mérite peu d'intérêt, car
dans cette aventure, il joue le rôle d'un piètre personnage,
dont la couardise justifie les épithètes malsonnantes que
lui décerne le mari jaloux.
   Quoi qu'il ne soit pas accompagné d'autres pièces qui
nous eussent donné l'épilogue de cette affaire, le document
qui suit présente un amusant fait-divers d'une époque déjà
lointaine, et trouve sa place dans les lyonnaisiana que nous
nous proposons de publier de temps en temps.

                                                 L. G.