Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
10                       SAINT-PAUL

à moitié détruits et les chapiteaux qui les surmontaient
n'existent plus.
    Dans le chœur, de semblables travaux de dépouillement
ont été entrepris avec plus de succès. On a mis au jour un
arc ogival d'une superbe envergure, formant la naissance de
l'abside, construite postérieurement à la nef. Les piliers qui
soutiennent la coupole ont été mis à nu ; ils sont ornés de
pilastres cannelés et de chapiteaux très fouillés, d'un travail
délicat; le tout est passablement conservé. Sous peu, les
échafaudages enlevés, on pourra admirer ce grand arc
absidal et la partie supérieure des piliers, que d'adroites
restaurations ont remis à peu près dans leur état primitif.
   L'intérieur de la nef est entièrement à reprendre. Les
parties découvertes permettent de se rendre compte de
toute l'étendue du mal. Une réfection complète s'impose ;
il ne faut songer ni au stuc, ni au ciment métallique, ni
aux replâtrages. D'habiles moulages donneront les profils des
archivoltes et des pilastres ; les pierres devront être chan-
gées et remplacées une à une. Mais, dira-t-on, c'est une
reconstruction ! une reconstruction longue et coûteuse
oui, en effet, c'est une reconstruction ou plutôt une recons-
titution toujours minutieuse et coûteuse, mais qui s'impose
au nom de l'art. Saint-Paul, après Ainay et Saint-Jean, est
l'édifice religieux le plus curieux, le plus respectable de
Lyon. Que l'on reprenne travée par travée; le travail durera
deux ans, cinq ans, dix ans, qu'importe ! les édifices du
moyen âge n'ont point été construits en un jour. Suivons
donc les exemples de sagesse prudente et de patience que
nous ont laissés nos pères, -puisqu'il s'agit d'un monument
élevé par leurs soins.
   Cette tâche n'est pas au-dessus du dévouement, du zèle
éclairé de M. Boiron, le distingué pasteur de la paroisse et