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392                       DE I/ACQUISIT[ON

des termes de l'édit, même non enregistré, de 1495, aucun
obstacle ne s'opposa plus guère aux acquisitions qu'ils
purent faire de terres seigneuriales.
   Un fait, qu'il est bon peut-être de ne pas perdre de vue
en cette matière, c'est la classification des corps de métiers
à Lyon, telle qu'elle figure notamment dans le procès-
verbal de l'élection des Conseillers de ville, du 26 novembre
1417 (5). A la suite des terriers, d'abord propriétaires fon-
ciers, puis remplacés par les deux échevins sortants (6),
figuraient, au premier rang, les drapiers, puissante corpo-
ration à laquelle appartenaient les Varey et les Villeneuve,
déjà acquéreurs, au xive siècle, de plusieurs terres seigneu-
riales. Au second rang, viennent les épiciers, dont l'impor-
tance s'accrut encore par le développement donné à ce
commerce par l'importation des produits du Nouveau
Monde ; puis, au troisième rang, se trouvent les changeurs,
promptement enrichis par les opérations financières aux-
quelles ils se livraient et qui, depuis l'établissement des
Florentins à Lyon, s'étaient développées dans des propor-
tions inconnues ailleurs.
   Or, c'est dans ces trois corporations surtout, que nous
allons rencontrer la plupart des acquéreurs des terres sei-
gneuriales dans nos provinces.
   Le premier, en date, est Claude Laurencin, changeur,
et qualifié aussi parfois de trésorier. Il appartenait à une
famille à laquelle on a essayé vainement de donner une
origine chevaleresque. Les documents les plus authen-
tiques, et notamment le testament de Jean Laurencin,


  (5) Registres consulaires. I e r volume, p. 88.
  (6) V. de Valous. Les Terriers, p. 12.