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I58            LE REGISTRE DE LA MUNICIPALITÉ

   Quatorze délibérations du Conseil de la commune sont
consacrées à constater les dégâts commis dans les bois,
anciennes propriétés de l'abbaye, surtout dans les bois de
la Metraillère, de la Garenne et de Chantemerle. Avertis
par le Procureur de la commune, les officiers municipaux
se transportaient sur les lieux, reconnaissaient le délit et
relataient ensuite sur leur registre ce qu'ils avaient vu. Le
3 juin 1792, ils constatent que la moitié du bois de Chan-
temerle a été coupée. Le lendemain, ils surprennent trente-
deux individus occupés à couper des baliveaux dans le même
bois. Ils déclarent que le bois est presque entièrement
détruit. Le 5 juin, ils prennent en flagrant délit dix marau-
deurs, dont plusieurs sont ceux de la veille. Le 10 janvier
 179 3, ils dressent procès-verbal contre Antoine B***, dit Ban-
quier, qui a « arraché et enlevé des saules bordant le pré
 « de la dépendance du ci-devant office de l'infirmerie
 « appartenant à la nation et les a conduits à Saint-Bel, où
 « il les a vendus à Messieurs les concessionnaires des
 « mines. »
   Les bâtiments de l'abbaye n'étaient pas plus respectés
que les bois. Ils comprenaient, à l'époque de la Révolution,
plusieurs églises et chapelles, le cloître, et diverses cons-
tructions^dont chacune était affectée au logement de l'un des


arrêté pour rappeler les dispositions de la loi du 23 juin 1790 qui
défendait de porter atteinte aux monuments placés dans les temples et
aux décorations des édifices publics ou privés. Quelques jours plus tard
il annula une délibération de la municipalité de Lyon, inspirée par
Chalier, qui avait ordonné la destruction de plusieurs monuments et
arrêta que les officiers municipaux qui l'avaient signée seraient tenus
de réparer à leurs frais les dégradations commises. Péricaud, Tablettes
chronologiques, 28 décembre 1791.