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                     DES PROTESTANTS A LYON                            21

Lyon (36), le maréchal de Vieilleville, lieutenant-général
pour le Roi en Lyonnais, Dauphiné et Provence, prit
l'initiative de pourvoir aux services religieux des Hugue-
nots. Il rendit une ordonnance, datée du 4 juillet 1563, qui
est très précise.
    « Il est ordonné que pour l'exercice de la Religion


    (36) L'autorité royale fut rétablie défait. Les Huguenots avaient tou-
jours, dans les premiers temps, affecté d'être les défenseurs les plus
ardents du Roi ; cela dura peu. Ils commirent la faute, comme un des
leurs, d'Aubigné, en a fait l'aveu, de former un parti politique et de se
mêler, les armes à la main, des affaires de l'Etat. Nous avons, dans les
Archives de Lyon, la preuve de ces menées qui conduisirent bientôt à
susciter l'esprit de rébellion et de désorganisation. On peut juger de la
situation en 1563 par ce qui se passait ouvertement à Nîmes. Le
délégué de l'église de Paris, le sire de Chanterenard (ou Château-
renard) s'était présenté devant les principaux de l'église de Nîmes, muni
d'une lettre de Théodore de Bèze, à l'effet de leur demander leur
aide « tant en deniers qu'en gens de cheval et de pied. » Il déclara
que « Péglize de Paris et les circonvoysines estoyent fort vexées et
molestées par les adversaires de la Religion et en grand dangier pour
Testât du royaulme, parce que soubz coleur de religion et d'estre
adversaires d'icelle, ilz pourroyent attempter, comme chacun en voyoit
des desseingz, une grande chose contre la personne du Roy, sa mère,
messieurs ses frères et aultres princes du sang, la desfence desquelz
et de la Religion estoit prinse ce jour d'huy par monsieur le prince
de Condé qui, à tel effect, avoyt prins les armes suyvi de grand nombre
d'aultres princes et grandz seigneurs, lesquelz avec la juste querelle
de l'églize de Dieu, la desfence du royaulme, de la personne du Roy,
de la Reyne, messieurs ses frères et le repos publicq, chacun espéroit
venir à bout de tant juste et saincte entreprinse avec Tayde des
églizes... « (Registres du consistoire de l'église de Nîmes, t. I, p. 106
à 108.) Cet exposé et la délibération qui en fut la suite nous ont été
communiqués par M. le pasteur Charles Dardier. — L'église de Nîmes
fit en cette occasion un don de cinq mille livres tournois « pour la
deffence de la Religion, du Roy et de Testât du royaulme... »