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150 UN ÉPISODE LYONNAIS Messieurs les Conseillers inspectaient avec lui les forti- cations et en faisaient restaurer les parties endommagées, « afin d'obvier aux inconvénients qui présentement pour- raient advenir à raison de la guerre d'An thon ». Les hôtelleries étaient visitées et « tous étrangers, coquins, vagabonds » recevaient tant « de par le Roy comme de par Mgr de Lyon», injonction de « vider incontinent » la ville. Deux notables étaient commis l'un « à la partie de l'Em- pire, l'autre à « la partie du Royaume », pour passer en revue « les harnais » des habitants et les faire tous armer chacun selon son état. D'autres citoyens de confiance étaient chargés du service des chaînes qu'ils devaient faire tendre, « dès que besoin serait », dans les rues et surtout sur la Saône, à Pierre- Scize et à Saint-Georges. On assignait soigneusement à chaque habitant son « establie », c'est-à -dire le poste qu'il aurait à occuper « en cas d'effroi ». Toutes portes et « rues foraines préjudiciables à la défense de la ville » étaient fermées ; la porte Chenevier était même « du tout close », c'est-à -dire murée. Enfin on entretenait une sentinelle dans le clocher de Saint-Nizier, une autre, avec trompette, dans le clocher de Fourvière pour « la gayte et défense de la ville » le tout jusqu'à ce que l'on ait vu « quel estât prendra la guerre d'Anthon » (21). afin d'adviser à la défense de la ville. » Rappelons que la « journée des harengs » est du 12 février. Ainsi, remarquable coïncidence ! au moment où Orléans semblait perdu, Lyon, de son côté, était sérieu- sement menacé. La France avait bien besoin de Jeanne d'Arc. (21) Ibid. 22-juin 1428.