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                            BIBLIOGRAPHIE                            379
«toutes les vertus des anciens anachorètes avec tant d'édification, que
« feu messire Camille de Neufville, archevêque de Lyon, ayant entendu
« dire qu'il n'était pas un homme du commun, qu'il y avait une très
« grande différence entre la vie qu'il menait et celle des autres ermites,
K voulut le voir ; et ayant reconnu par lui-même plus de bien dans ce
« solitaire qu'on ne lui en avait dit, lui fit offre de tout ce qui dépen-
« dait de son autorité pour le bien de son Institut et l'assura de sa
« protection. Le Père donna l'habit en ce lieu à plusieurs jeunes gens
« qui menèrent tous dans la suite une vie très exemplaire, entre autres
« à Frère Elizée qui le suivit en Italie, et à Frère Jean de Tours, pour
« la vertu duquel il avait une estime toute particulière. »
   Les ermites étaient nommés par les chanoines-comtes de Lyon, sei-
gneurs et curés primitifs de Saint-Cyr. Ils se succédèrent sans de nota-
bles interruptions jusqu'à la Révolution. L'ermitage connut des jours
prospères. Au milieu du xvm e siècle, la chapelle possédait « un calice
et une lampe d'argent, un ornement estimé quinze cents livres, donné
par Mme Carré, une vierge d'argent massif offerte par M. Tourtier,
huissier de Lyon. Le président Charrier avait fondé, au profit des
ermites, une rente de quinze livres, acquittée fidèlement par les Béné-
dictines. Les biens de l'ermitage étaient un clos, un jardin, deux bois
taillis, une terre à froment au pied de la montagne et une petite vigne
au dessous. »
   La Révolution s'empara de l'ermitage. La cloche fut emportée à
Lyon pour y être fondue, les ornements sacerdotaux déposés à l'église
de Saint-Cyr, la chapelle et l'enclos vendus comme biens nationaux.
Ils furent rachetés plus tard par la commune de Saint-Cyr.
   Sous la Restauration, un vieux tailleur de pierres, nommé Georges
Grataloup, se retira au Mont-Cindre ; il y mourut le 19 juillet 1824.
Sa tombe se voit encore dans le jardin. Après Grataloup, l'ermitage fut
occupé par Frère Desmare, de Tarare, et ensuite, de 1835 à 1875, par
François-Xavier Morisot, en religion Frère Alexandre. M. l'abbé
Duplain est bien indulgent pour ce pauvre ermite, que plusieurs géné-
rations de Lyonnais ont connu, et qui était loin de posséder les vertus
du pseudo comte de Moret!....
   Le gardien actuel de l'ermitage est Emile Damidot, dit Frère Fran-
çois. C'est un homme de belle prestance, portant avec aisance et dis-
tinction un simple et modeste costume semi-religieux, composé d'une
soutanelle et d'un camail. Frère François s'est plu à embellir sa retraite,