Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
288          LE REGISTRE DE LA MUNICIPALITÉ

garçon de 16 à 17 ans pour être élevé à l'école de Mars,
tous les jeunes gens de cet âge étant trop petits et trop
faibles.
    Le 24 mars 1793, la municipalité ouvre un registre pour
les enrôlements volontaires des citoyens. Pendant trois
jours consécutifs personne ne se présente pour se faire ins-
crire. Les citoyens en âge de tirer au sort demandent et
obtiennent un délai de trois jours. Le 28 mars, à leur
requête, la municipalité accorde un nouveau sursis de
quelques jours. Elle décide en même temps que des com-
missaires choisis parmi les jeunes gens de la commune se
transporteront chez les citoyens possédant des immeubles
sur la paroisse de Savigny, pour leur demander ce qu'ils
voudraient donner afin de faire une somme à chaque
citoyen qui aura le sort. Il est d'abord convenu que chacun
donnera ce qu'il voudra. Mais comme personne ne donnait
rien, le Ier avril une nouvelle délibération taxe les proprié-
taires, selon leurs moyens pour faire un gage à chaque
soldat. Ceux dont l'imposition foncière est au-dessus de
20 livres, en paieront la moitié en plus ; ceux dont l'impo-
sition est de 5 à 20 livres, en payeront le quart ; ceux qui
sont imposés pour moins de 5 livres paieront ce qu'ils
pourront.
   Grâce à ce marchandage, la commune put enfin fournir
son contingent militaire.


   En somme, l'impression du lecteur qui a parcouru les
deux cents pages du registre de la municipalité de Savigny
sous la Révolution, est celle que produit d'habitude la
lecture des documents originaux de cette terrible époque.
On y voit beaucoup de désordre dans les esprits et les ins-