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                           DU SAVIGNY                         283

maçons de profession, lui déclarent qu'ils travaillent par
l'ordre de Jean-Pierre-Maric R***, notaire, et pour son
compte.
   Le 13 mars 1793, le procureur de la commune dénonce
à la municipalité et aux administrateurs du district, le
citoyen R***, notaire, pour avoir fait enlever par les maçons
F*** et B***, qu'il a à sa solde, les colonnades du cloître,
les enchants des murs, les cintres des poutres, les bandes
de cheminées, les chevrons et les planches ; pour avoir fait
réparer avec ces matériaux une maison qu'il a achetée et
ensuite revendue. Le procureur ajoute, en manière de
réflexion « que c'est là un genre de spéculation qui est de
« nouvelle création. »
   Cependant le citoyen R*** estima que ce commerce ne
l'enrichissait pas assez vite. Il en entreprit un autre. Il se fit
marchand de comestibles, se rendit à Beaucaire afin
d'acheter des denrées pour rapprovisionnement de Paris et
de l'armée du Nord, en vin et eau-de-vie. Ses marchan-
dises qui remontaient le Rhône en bateau, furent arrêtées
à Valence, au mois d'août 1793, et mises sous séquestre,
comme soupçonnées d'être destinées au ravitaillement des
rebelles Lyonnais. Le citoyen R*** eut beaucoup de peine
à faire lever le séquestre et dut pour cela obtenir de nom-
breux certificats qui sont consignés sur le registre de
Savigny et où sont relatés tous ces faits. Le certificat de la
municipalité de Savigny vaut la peine d'être transcrit, il est
ainsi conçu : « Certificat délivré à Jean-Pierre-Marie R***,
« notaire, capitaine des grenadiers de cette paroisse, âgé
« de 33 ans, taille 5 pieds 7 pouces, cheveux châtains,
« yeux bleus, nez gros, bouche moyenne, visage rond,
« petit front, lequel R*** voyage pour ses affaires person-
« nelles. Déclarons que ledit R*** a rempli ses fonctions de




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