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y6                    UN ÉPISODE LYONNAIS

discutèrent longuement, sérieusement, puis se séparèrent
sans qu'il ait été pris par eux, sur l'affaire qui venait de
faire l'objet de leur entretien, aucune résolution. Ils avaient
seulement ordonné que la somme de « quinze sous tour-
nois » serait comptée aux Carmes » pour « une messe du
Saint-Esprit » que ces religieux, dit le procès-verbal consu-
laire, « chanteront demain à haute voix » dans leur cha-
pelle à l'intention « des affaires de la Ville, lesquelles Dieu
veuille avoir pour recommandées (2)! »
   Assurément les respectables bourgeois, dont se compo-
sait alors le Consulat lyonnais, n'étaient pas des libres-
penseurs. Bien que leur administration fût absolument
laïque, ils ne croyaient pas qu'elle dût pour cela se montrer
anti-chrétienne. Ordinairement occupés, comme c'était
leur charge, de pourvoir au bien matériel de leur ville, ils
n'excluaient nullement de leur sollicitude les intérêts mo-
raux et religieux de leurs concitoyens. Bien plus, si quelque
bonne occasion se présentait de réchauffer à Lyon la foi
populaire, ils se gardaient de la laisser échapper. C'est
ainsi que, en 1416, ayant appris que l'éloquent et saint
Vincent Ferrier était de passage à Courzieu, ils s'étaient
empressés d'appeler à Lyon l'illustre dominicain et de lui
faire donner, aux frais de la commune, des prédications en
plein air qui eurent un immense succès (3).



   (2) Séance consulaire du 9 novembre 1427. Archives de Lyon,
série BB. 2.
   (3) En sa séance du 27 avril 1417, le Consulat passe mandement â
Audry Nantuas « de la somme de 40 livres 13 sous 4 deniers tour,
emploiez et paiez ès-parcelles qui s'ensuivent : c'est assavoir, pour la
despense de maître Vincent, qui demoura à Lyon 16 jours, pour chacun
jour t2 sous, 6 d., monte 18 livres. Item que l'on donna à ses compa-