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          DE LA. FIN DE LA GUERRE DE CENT ANS                    81

vint à Lyon solliciter les habitants de se mettre du parti des
Parisiens. »
   L'auteur continue en expliquant que, grâce à la sagesse
du sénéchal Jean de Grôlée et des notables bourgeois qui
dirigeaient à Lyon l'esprit public, la mission de ce fauteur
de désordre échoua complètement. Les Lyonnais refusèrent
de prendre « le chaperon my-parti de rouge et de bleu »
qui était à Paris la livrée de l'émeute. Tandis que la capi-
tale était à 'feu et à sang, leur ville, restée dans le devoir,
goûta une paix profonde (7).
   Un peu plus tard, la fidélité lyonnaise est mise à une
nouvelle épreuve. C'était en 1417, au temps de la rivalité
la plus ardente des maisons d'Orléans et de Bourgogne. Les
Bourguignons, un moment chassés de Paris, étaient sur le
point d'y rentrer en maîtres. Déjà Tours, Auxerre, Amiens,
s'étaient déclarés en leur faveur. Qu'allait faire Lyon ?
Comme les bourgeois des autres villes, les Lyonnais avaient
reçu de Jean-sans-Peur des lettres patentes les sollicitant
d'entrer dans son parti (8). Justement ils avaient à renou-
veler leurs magistrats municipaux. N'allaient-ils pas
nommer un Consulat bourguignon ? De loin on pouvait le
craindre et on le craignit, en effet, au conseil du Roi. Ce
qui le prouve, c'est que le chevalier et docteur es lois Jean
Leviste, un homme dont le gouvernement était sûr, reçut,
par une lettre, signée de Charles VI, que nous possédons
encore, la mission secrète de faire en sorte que les élections
marchent bien à Lyon, qu'il ne soit élu que « des con-
seillers féaux et bons au Roy, tels que par leur élection


  (7) Fodéré. Narration historique des couvents de l'ordre de Saint-
François.
  (8) Registres consulaires de Lyon, séance du 9 juin 1417.