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136 UN ÉPISODE LYONNAIS routes pour en tirer des rançons. Anthon, principal repaire des orangistes, est situé sur la rive gauche du Rhône, près du confluent de l'Ain, à cinq lieues à peine de Lyon. Journellement des bandes, parties de là , poussaient leurs courses jusqu'aux portes de la ville et commettaient, dans la campagne suburbaine, « mille pilleries et tyranneries ». C'était la petite guerre en attendant que le prince eût réuni des forces suffisantes pour le grand coup qu'il méditait et qui devait lui assujettir toute la contrée. Les Lyonnais, qui n'osaient plus s'aventurer hors de leurs murs, dont le commerce était absolument entravé, commençaient à se lasser de supporter en silence les inqualifiables agressions des orangistes, lorsqu'à la date du 26 décembre 142e, des lettres parvinrent au Consulat par lesquelles le prince d'Orange, s'attribuant le rôle d'offensé, se plaignait lui-même hautement que des gens de Lyon lui eussent pris quatre chevaux en Dauphiné, et lançait, sous ce prétexte, un triple « déffiement » contre la Ville, contre le sénéchal, contre Mgr l'archevêque. A peine revenus de l'étonnement que leur avait causé cet insolent message, Messieurs du corps commun firent ce qu'ils faisaient toujours lorsqu'il leur arrivait quelque chose de grave ou d'embarrassant. Ils s'en allèrent trouver Monsieur «le bailli de Mâcon», afin de lui communiquer les lettres qu'ils venaient de recevoir et de savoir de lui ce qu'il pouvait y avoir de vrai dans la plainte qui y était contenue (3). (3) « Ils (les conseillers) ont reçu une lettre portant en effet déffie- ment que leur a envoyé le prince d'Orange pour quatre coursiers que lui a fait prendre en Dauphiné M. le bailli, sénéchal de Lyon. Sur quoy ils ont conclu d'aller délibérer avec Mgr de Lyon et Mons le bailli,