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            DE LA FIN DE LA GUERRE DE CENT ANS                     85

   « Lesquelles choses sont tant horribles, tant deshono-
rables et si doloreuses à recorder que tout bon cœur en
doit avoir grande frayeur et abomination.
   « Si vous les signifions, très chers et bien amés, afin que
d'icelles soyez véritablement informés et que, ainsi que plus
que jamais besoin est, soyez et demeuriez en votre bonne
loyauté, dont vous avez eu et avez de présent, entre les
autres, grand éloge et renommée (10) ».

  C'est également aux Lyonnais qu'est adressée la lettre,
souvent citée, par laquelle le Dauphin rend compte, à sa
manière, de l'assassinat, plus impolitique encore que cri-
minel, de Jean-sans-Peur au pont de Montereau :


            « Très chers et bien amés,


   « Nous tenons qu'assez avez eu connaissance comment
naguères nous convînmes avec le duc de Bourgogne... pour
nouveaux arrangements de paix, en la ville de Montereau.
Et en icelle attendîmes dix-huit jours la venue dudit de
Bourgogne. Tout fut réglé en la manière qu'il demanda.
Néanmoins nous lui remontrâmes amiablement comment,
nonobstant ladite paix et sesdites promesses, il ne faisait ni
avait fait aucune guerre aux Anglais. Lequel de Bourgogne
nous répondit plusieurs folles paroles, et chercha son épée
pour avilir notre personne, laquelle, comme après avons
su, il prétendait mettre en sa sujétion. De laquelle chose,
par divine pitié et par l'aide de nos loyaux serviteurs,


   (10) Lettres des 14 et 29 juin 1418. Godemard. Documents pour servir
à l'histoire de Lyon.