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364                     NÉCROLOGIE

un Tribunal composé seulement de trois juges auditeurs, il
soutint en effet, qu'un juge auditeur ne pouvait présider un
Tribunal, et sa plaidoirie imprimée fut, plus tard, l'un des
éléments de la discussion qui s'engagea, en 1831, à la
Chambre des députés, quand on supprima les juges audi-
teurs.
   Ce qu'il y eut de plus piquant, dans cette affaire, où la
question de principe excluait toute question de personne,
c'est que le président, ainsi mis en cause, M. Edouard
Servan de Sugny, un lettré, qui devait, plus tard, appar-
tenir, lui aussi, à l'Académie de Lyon, lui répondit par une
pièce de vers sur les Tribulations d'un juge auditeur, écrite
avec une verve et un esprit, qui valurent au magistrat-poète
un vrai succès de popularité.
   Mais l'indépendance de l'avocat, aussi bien que son
amour des principes de notre droit public, ne furent pas
moins remarqués. Aussi personne ne fut-il surpris, quand
M. Valentin-Smith fut appelé aux fonctions de procureur
du roi près le Tribunal de Saint-Etienne, au mois de
novembre 1830.
   Désormais, nous n'avons plus qu'à le suivre dans cette
carrière de la magistrature, qu'il devait honorer autant par
la dignité du caractère que par l'étendue de son savoir. En
 1837, il est nommé ainsi conseiller à la Cour d'appel de
Riom,puis,le 2omars i85o,àcellede Lyon. Enfin, ses travaux
sur la détention préventive et sur les Tribunaux de simple
police, dont il avait été chargé d'étudier l'organisation, en
Angleterre, le firent encore appeler, le I er juin 1864, à la
Cour d'appel de Paris, jusqu'au moment de sa mise à la
retraite, en 1866.
   Pendant le cours de sa longue carrière, on le vit encore
remplir successivement les fonctions de membre du Conseil