page suivante »
CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 319 phiné et tout le Midi. Louis XIV le récompensa de son habileté et de son dévouement, en le nommant archevêque de Lyon; puis quand le jeune roi vint dans cette ville pour voir la jeune princesse de Savoie, que Mazarin voulait lui faire épouser, Camille de Neuville, archevêque et abbé d'Ainay, le reçut avec splendeur dans l'abbaye. Entouré de l'illustre chapitre des comtes de Lyon, il le complimenta à la porte de la cathédrale de Saint-Jean, et le conduisit de là au couvent d'Ainay. Le mariage du jeune roi ayant manqué par suite des intrigues de la cour d'Espagne, il s'efforça de distraire Louis XIV par des fêtes magnifiques données dans son opulente résidence d'Ombreval (6). Peut-être le conduisit-il dans ses excursions et promenades jusqu'en sa baronnie de Chazay, remarquable par son châ- teau autant que par ses gracieux horizons, mais aucun document ne vient nous faire croire que Chazay eût jamais l'honneur de la visite du roi de France. Camille de Neuville, dès son arrivée à Lyon, avait fixé sa demeure dans le couvent d'Ainay, ne trouvant nulle part à mieux se loger. Les vastes locaux qui le composaient et ses jardins magnifiques, en faisaient une résidence vraiment royale. Les moines, amoindris de plus en plus, étaient relégués dans le cloître et même dans les lieux les moins honorables de l'abbaye. A peine installé abbé d'Ainay, l'abbé Camille, en 1621, sollicita du Consulat de Lyon la concession d'une partie des belles eaux de la fontaine de Choulans. Il voulait les conduire par dessous la Saône jusqu'à son couvent, pour embellir ses splendides jardins. Le Consulat, heureux de (6) Voir Les Villeroy, par M. Vingtrinier. Revue du Lyonnais, 48e année, 5e ser., t. IV, 1887, pp. 110, 112, 199, 200.