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184           LES TEMPLES ET LES CIMETIÈRES

 aux termes de l'édit de pacification. Les commissaires du
Roi se placèrent dès lors sur ce terrain : un premier lieu
 de bailliage, dans les faubourgs ; un second lieu qui ne
pouvait être sur terre ecclésiastique ou en terre épiscopale.
   Pour ce second lieu, la châtellenie de Charlieu fut assi-
gnée de nouveau.
   Les commissaires ordonnèrent « de bailler (pour le pre-
mier lieu) le lieu de Beschevelin prez des fauxbourgs de la
Guillotière qui est environ sept cens pas au delà du pont du
Rhosne. »
   L'archevêque de Lyon fit opposition. Les commissaires,
saisis de l'opposition, prescrivirent de surseoir à l'exécu-
tion, et l'instance ne fut reprise que sur l'intervention
personnelle du maréchal de Lesdiguières. Par un arrêt du
Conseil d'État du 5 mars 1620, une autre place fut assi-
gnée « hors et à douze cens pas... au delà du faulxbourg
de Vèze » ; il fallut y renoncer, cette place était terre
ecclésiastique. On en chercha une autre, et l'on trouva
le jardin et la maison de Mathieu La Pra et de Marie
Balmont, sa femme.
   Ce tènement, « en la paroisse de Veize et territoire de
Balmont », fut acheté, le 3 mai 1620, pour le prix de
2,460 livres, « près de quatre fois plus que le juste prix. »
L'intendant de la justice, Olier, vint, le 27 mai 1630,
mettre les Réformés en possession de ce lieu, « adjoustant
qu'ils y pouvoient prescher quand ils voudroient et qu'ils
vendissent et démolissent le temple d'Ulin. » Cet établis-
sement fut fait alors « sans aucune opposition ny mur-
mure. »
   On commença les travaux, mais le chapitre de Saint-
Jean intervenant s'y opposa, même par la force. Sa résis-
tance fut très vive, celle des Protestants ne le fut pas