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           DE LA FIN DE LA GUERRE DE CENT ANS                          91

l'eussent été à Rouen ou à Orléans. Le secret de la fidélité
des Lyonnais à leur prince, c'est tout simplement qu'ils
n'avaient rien à craindre des Anglais. Placés qu'ils étaient
loin du théâtre des hostilités, il n'y avait pour eux ni
grand danger, ni par conséquent grand mérite à « tenir le
party du Roy. »
  Je réponds, sans craindre de me tromper : Non, ce
n'était pas peu de chose même à Lyon, en 1425, que de
décider qu'on suivrait jusqu'au bout la fortune si chance-
lante de la dynastie nationale. Tenir pour le Roi, dans le
triste état où étaient ses affaires, c'était d'abord s'imposer
les plus lourds sacrifices ; car on ne pouvait moins faire,
si on restait en son obéissance, que de lui continuer, en
argent, en munitions, en hommes même (17) les secours



   (17) Il est sans cesse question dans les délibérations consulaires de
1416 à 1428, des subsides sollicités par le Roi. A chaque nouvelle
demande les Lyonnais se récrient, marchandent, commencent par
refuser les sommes réclamées ou n'en offrir qu'une partie sous prétexte
que, chargés de la défense de leur ville, ils n'ont pas trop de leurs
ressources pour l'entretien de leurs artilleries et l'établissement de leurs
fortifications. Puis, leur patriotisme l'emportant, ils votent la totalité
de l'aide. Par exemple, en janvier 1421, deux commissaires royaux
étant venus réclamer des Lyonnais un secours de 250 hommes d'armes
pour six mois en vue de « la journée que le Dauphin doit avoir avec le
roy d'Angleterre », le Conseil décide, en sa séance du dimanche
11 janvier, d'en accorder 150 seulement : « Ils ont conclu — sur la
matière de l'aide que leur demandèrent vendredy passé, pour Mgr le
Regent-daulphin maître Guillaume Beaune et maître Guillaume le Tur,
commissaires en cette partie — que les gens d'église, ceux de la ville
et les habitants du plat pays — lesqueux se sont tous ensemble des-
clarés d'estre tous ungs et contribuer les ungs avec les autres — aideront
audit Mgr le Régent de 150 hommes d'armes et non point en argent,
pour ce que aucuns le despendent autrement que prouffit dudit sei-