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H LES TEMPLES ET LES CIMETIERES Trois des plus grandes maisons du faubourg devaient servir d'autant de temples ; « la principale fut nommée la Maison Rouge, parce que les nouveaux Réformés l'avoient faite toute peindre de cette couleur (18). » Nous ne connaissons pas l'emplacement de cette maison. Les Huguenots supportaient impatiemment l'obligation de se rendre au prêche de l'autre côté du Rhône, d'autant plus que, si l'on s'en rapporte à des témoignages contem- porains, leur nombre était grossi le plus souvent des gens des campagnes voisines, afin de donner plus d'impor- tance à leurs manifestations (19). C'est de la Maison Rouge qu'ils partirent en armes, au nombre d'un millier, dit-on, dans la nuit du 30 avril au 1" mai 1562, pour surprendre la ville de Lyon ; des soldats du baron des Adrets, entrés secrètement dans la ville, s'étaient joints à eux. L'existence de ces temples de la Guillotière, aujourd'hui presque ignorés, est certaine. On lit dans une pièce non datée (vers 1598) : « Les faulxbourgs de la Guillotière etla grange du prévost Jehan n'ont pas changé de juridiction, et touttefoys on y establit lieu d'exercice l'an 1562 et l'an 1572 (20). » Nous ne saurions dire en quel endroit était la grange du prévôt Jean ou de Pierre Jean, qui était en pays de Dauphiné (18) De Rubys, p. 392. De Colonia, t. II, p. 645. (19) Cela explique ce nombre de six à sept mille personnes, dont a parlé le comte de Sault dans sa lettre du 29 décembre 1561, nombre qu'il a peut-être exagéré, afin de montrer mieux les difficultés de sa situation. (20) Mémoires et instructions contenant les remonstrances de ceux de TEsglise Réformée de Lyonnois et Beaujolbys.