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      LES
374         ALIÉNÉS DEVANT L'OPINION ET DEVANT LA LOI

faire interner lui-même dans un asile ; le règlement du
transfert en cas de résistance, etc. Toutes améliorations
bien suffisantes pour compléter ce que la loi de 1838 peut
avoir de défectueux.
   Mais à côté de ces dispositions vraiment tutélaires, on
ne peut que déplorer la tendance, qui se présente sans cesse,
à faire intervenir le pouvoir judiciaire dans des questions
d'un ordre essentiellement privé ; à supprimer le respect
dû au secret du foyer domestique, enfin à inaugurer
en quelque sorte, un socialisme d'Etat par une interven-
tion obligatoire de ce dernier dans les affaires qui ne relè-
vent que de la famille.
   En résumé, la loi projetée, bien qu'adoptée par le Sénat,
peut être déjà considérée comme morte avant de naître,
car elle se heurte à des difficultés presque insurmontables
dans l'application : elle froisse des intérêts nombreux et
éminemment respectables, sans apporter aucune améliora-
tion que l'on serait en droit d'exiger d'un semblable rema-
niement de notre législation.

                                   D r Edouard   CARRIER.

                  Médecin en chef de l'asile Sawt-Jean-de-Dieu.