Revue du Lyonnais » série 5 - n°3 ( 1887 ) » pp.375

                                  LE

COMPLOT D'ALAGON
                ESQUISSE HISTORIQUE (*)

                          i$ 9 6 - i 605

   Meyrargues ne s'était pas trompé quand il avait compté
trouver à Paris des partisans de son complot. Le premier
de tous fut naturellement l'ambassadeur d'Espagne, le com-
mandeur don Balthazar de Zuniga, diplomate de l'école de
Philippe II, et espion plus encore que diplomate. C'était un
homme hautain et violent, en même temps que dissimula-
teur profond. Ambassadeur à Paris (1) depuis quelques
années déjà, auteur avec Sully du traité maritime du 13 oc-
tobre 1604, il occupait à la Cour une trop haute situation
pour que ses entrevues avec Meyrargues ne fussent pas con-
nues et surveillées. Ils n'eurent donc ensemble que quelques
conférences, tendant naturellement à reconstituer l'ancien


   (*) Voir la Revue du Lyonnais du mois d'avril 1887.
   (r) Pour d'Aigrefeuille, qui fait allusion à Henriette d'Entraigues,
ce furent les querelles particulières des dames de la Cour qui donnèrent
entrée aux ministres d'Espagne dans les affaires les plus secrètes, et ce
fut grâce à elles qu'ils pratiquèrent des intelligences dans plusieurs
places frontières, comme Toulon, Marseille, etc.