page suivante »
2j2 PREMIÈRE PUBLICATION' pour déblayer le champ de la science qu'elles ont en- combré? Mais c'est surtout dans le domaine des sciences physio- logiques, anthropologiques et médicales que le charlata- nisme règne en maître, appuyé sur la supercherie et le men- songe. On ne peut plus compter les théories imaginaires, les allégations fausses, les expériences fictives et qui s'im- posent avec d'autant plus d'autorité qu'il est à peu près impossible de contrôler. Elles ne se reconnaissent qu'à la pratique, et l'on voit ainsi disparaître successivement des doctrines médicales ou scientifiques qui avaient été admises comme articles de foi et qui cèdent la place à d'autres aussi peu sûres et aussi peu sincères. Que l'on ne crie donc plus à la fourberie à propos du zèle indiscret de quelque esprit faible, égaré par ses convic- tions religieuses, mais que l'on réserve une juste et impla- cable réprobation contre les honteuses supercheries des faux savants qui exploitent l'humanité. Les innocentes tromperies d'une foi religieuse mal inspirée, sont tout au moins bienfaisantes, tandis que les supercheries de la science sont aussi dangereuses que coupables : elles infli- gent des tortures horribles à des milliers de créatures, et vont jusqu'à sacrifier des existences humaines à l'ambition et à la cupidité de quelques pédants. Je me laisse entraîner un peu en dehors de l'examen purement littéraire de mon sujet; mais cette digression montrera du moins l'intérêt multiple qui s'attache à cette publication. La curiosité en avait anciennement assuré le succès. Dès 1529, un an après sa mise en vente à Paris, et malgré le privilège de quatre ans accordé à l'auteur, il en paraissait une autre édition, chezRolin Gauthier, à Rouen, la ville des contrefaçons. A Paris, Pinard en donnait une