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            LE CHATEAU DE LA BATIE EN FOREZ               213

rappellent ces grotesques de l'Ecole italienne que Raphaël
faisait exécuter par ses disciples, dans les loges du Vatican.
    Cette marche émaillée, qui porte la date de 1557, quoi-
que inspirée des artistes faïenciers italiens, est pourtant de
facture française, ainsi que le carrelage du pavé de la cha-
pelle, dont la composition correspond aux sujets de la
voûte.
   Nous sommes heureux de posséder, grâce à la planche
photographique qui reproduit cette marche, un spécimen
du savoir-faire de l'émaillerie française à cette époque.
   Forcés de passer sous silence beaucoup de choses inté-
ressantes, nous terminerons cette rapide analyse par l'exa-
men des planches qui reproduisent la frise en mosaïque
de bois du tour de la chapelle et que l'on attribue aussi à
Fra Damiano. Elle exprime un texte de l'Evangile, et une
strophe de l'hymne de saint Thomas sur l'Eucharistie.
Chaque lettre de cette inscription est soutenue par de petits
anges ailés, peut-être un peu profanes; leurs poses sont aussi
variées que gracieuses. Sur ces figures d'un dessin savant et
en même temps facile, les artistes peuvent étudier l'art de
tracer un galbe très simple, quoique réduit à un trait, qui
néanmoins dit tout, pour le vrai connaisseur.
   Nous préférons comme caractère et sévérité de ligne,
les anges adolescents, revêtus de tuniques, et accompa-
gnant le chant des psaumes, qui ornent les vitraux des
deux fenêtres de la chapelle.
   Il nous semble que c'est là qu'un peintre verrier pourrait
s'inspirer avec profit, pour unir la noblesse et la sobriété
des moyens à la beauté et à la puissance de l'expression.
   Quel beau concert semblent exécuter ces anges musi-
ciens, accompagnant de leurs harmonies célestes, ou expri-
mant avec la voix les paroles inspirées qu'ils interprètent.