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                   POUR LA VILLE DE LYON                  145

devons parler du projet de M. Deligny, dont jusqu'à pré-
sent on n'a pas dit grand chose, par la raison bien simple,
qu'aucune trompette locale n'a été chargée de l'annoncer.
  C'est une entreprise séduisante et grandiose, qui se
patronne elle-même, et que le hasard seul m'a fait con-
naître (incessu patuit Dca).

  Voici- la proposition faite à M. le Maire de Lyon, le
30 novembre 1886.

   On s'engage à livrer à la ville de Lyon dans un délai
de trois ans un aqueduc destiné à lui amener les eaux du
lac d'Annecy, ainsi que les réservoirs de distribution, et les
conduites maîtresses, le tout conformément aux plans des-
criptifs qui accompagnent la demande.

  La quantité d'eau fournie par cet aqueduc serait de
550,00 mètres cubes par jour; elle arriverait avec une
pression de 120 mètres sur les quartiers bas.

   On pourrait utiliser 250,000 par jour pour faire marcher
20 turbines. Ces 20 turbines pourraient développer un
travail effectif de 12,000 chevaux pendant six heures, dis-
position indispensable si cette force motrice doit être
utilisée à la production d'électricité, pouvant servir à
l'éclairage de la Ville et des particuliers (comme à Tours).

   Le revenu que la Ville pourrait retirer de la vente ou de la
location de cette force motrice, couvrirait en grande partie
la somme nécessaire pour payer l'annuité de 1,800,000 fr.
due à la Compagnie, et la Ville aurait encore à sa disposi-
tion 300,000 mètres cubes d'eau susceptible d'être amenée
        N° 2. — Février 18S7.                        JQ